La douleur de la terre by Farland David

La douleur de la terre by Farland David

Auteur:Farland,David [Farland,David]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Publié: 0100-12-31T23:00:00+00:00


LIVRE TROISIÈME

VINGT ET UNIÈME JOUR

DU MOIS DES MOISSONS

UN JOUR DE TRAHISON

CHAPITRE XX

UN PRINCE DÉMASQUE

— Bon sang, les ordres sont les ordres ! Sa Seigneurie m’a ben dit d’filer d’bons canassons au roi et à sa fille ; même si j’devais les attacher en selle pour qu’ils y tiennent ! Un chariot, ce s’rait trop long pour c’voyage, vous comprenez ? dit Gaborn en prenant l’accent de Fleeds.

C’était de là que venaient les meilleurs cavaliers, et il voulait faire un palefrenier crédible.

Assis sur son étalon, le jeune homme baissa les yeux vers le capitaine. Les gardes avaient relevé la herse du Donjon des Dédiés et ils s’affairaient à entasser les nouveaux vecteurs de Raj Ahten dans un énorme véhicule.

— Il ne m’a rien dit du tout ! protesta le capitaine en jetant un regard nerveux autour de lui.

Ses hommes avaient abandonné leur poste pour rafler des provisions aux cuisines ; une partie des officiers pillaient le trésor de Sylvarresta pendant que les autres cassaient les vitrines des boutiques dans le quartier commerçant. Chaque seconde que le capitaine perdait à discuter avec Gaborn réduisait sa part de butin.

— J’y suis pour rien, moi, grogna le jeune prince. Des talons, il donna à son cheval l’ordre de faire demi-tour tout en tirant sur la longe des quatre autres bêtes qu’il avait emmenées. Rétif, l’étalon s’effarouchait chaque fois qu’un soldat le frôlait ; sa nervosité se communiqua aux autres bêtes, qui commencèrent à s’agiter.

Depuis quelques minutes, les rues grouillaient de monde : les soldats de Raj Ahten se précipitaient à l’armurerie pour s’emparer des armes ; les marchands s’efforçaient tant bien que mal de protéger leurs biens.

— Halte ! beugla le capitaine avant que Gaborn ait pu faire demi-tour. Je bets roi sur cheval. Lequel bour lui ?

Le jeune homme leva les yeux au ciel comme si c’était évident.

Un vrai palefrenier aurait su lequel de ces animaux était le plus susceptible d’empêcher un idiot de vider les étriers. Mais il craignait que tous n’échappent à son contrôle. Son étalon avait appris à reconnaître les soldats du Seigneur-Loup à leur uniforme, et à les attaquer des sabots et des dents. Dans cette foule d’ennemis, il était très mal à l’aise, et son comportement déteignait sur les autres chevaux.

Gaborn haussa les épaules.

— Bah, j’sens qu’une tempête se prépare. Y sont tous nerveux. Z’avez qu’à mettre le roi sur Révolution, improvisa-t-il en tapotant la croupe d’un étalon rouan ; et la princesse sur sa sœur, Vengeance. Leurs Diems prendront les autres, et ce s’ra pas ma faute s’ils y tombent sur leur derrière ! Faites gaffe à ces sales bêtes : elles donnent des coups d’pied.

Il tendit les longes au capitaine et fit mine de s’en aller.

— Addends ! le rappela le Taifanais, comme il l’espérait. Tu bets roi sur cheval. Dout le bonde sur cheval. Et tu escortes dehors.

— J’ai pas qu’ça à fiche ! protesta Gaborn.

Le meilleur moyen d’obtenir un boulot, c’était souvent de faire croire qu’on n’en voulait pas.

— J’veux r’garder partir les soldats.

— Obéis ! cria le capitaine.



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